Jung et l’Orient

par Caroline Rosain-Montet

Psychanalyste, membre de la SFPA

 

Jung, savant orientaliste ?

Savant, oui, dans la mesure où, pour un homme de son temps, il a, pendant de longues années, nourri une curiosité approfondie pour les textes spirituels orientaux, mais totalement acquis à ces croyances, non.

Il reste profondément occidental, ce qu’une anecdote pour le moins paradoxale illustre bien :

Alors qu’il se trouve aux Indes en 38, pour la remise de trois Doctorats honoris causa des universités de Calcutta, d’Allahabad et de Bénarès (il ira voir aussi en Inde du Sud Madras, puis visitera Ceylan), une dysenterie grave l’atteint et, hospitalisé, le voilà assailli de rêves teintés d’ésotérisme européen autour de la Quête du Graal et de l’alchimie. Un comble ! Il en conclura que bien que « très profondément convaincu de la valeur de la sagesse orientale » il demeure centré sur « le problème chrétien » au sens large, c’est-à-dire sur la tradition spirituelle occidentale.

Au cœur même des Indes profondes, il était ramené de gré ou de force à ses racines européennes.

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